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1
- Qui participe à " Tintin est Vivant " ? |
Au départ nous étions 2, puis 4 et puis 3 et maintenant 2 (Luc et moi) . |
2
- Pourquoi il n'y a pas sur le site des renseignements techniques
du BDM ? |
Ce qui est
vrai pour des livres édités au grand jour est souvent
approximatif pour des ouvrages de l'univers "underground"! Il ne faut pas oublier que les renseignements fournis
par les auteurs ou éditeurs clandestins sont souvent invérifiables
Beaucoup
d'ouvrages sont faussement numérotés, datés
ou dénombrés. Les recycleurs ont aussi largement
contribué à rendre la situation encore plus confuse. |
3
- Combien y a t-il de parodies sur Tintin ? |
Difficile
à dire car beaucoup de pièces ont connu un tirage
très limité et puis, il y a chaque année
de nouveaux documents qui surgissent ! Cela concerne des domaines
très variés : les livres de BD, les planches isolées,
les petits dessins, les cartes postales, les affiches, etc
Les " grands " collectionneurs possèdent plus
de 500 documents. Ils sont peu nombreux.
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4
- Y a t-il sur le site toutes les parodies ? |
Environ
80 %. Ce site est un passe-temps et nous ne pouvons pas y consacrer tous
nos loisirs ! Peu à peu nous ajoutons des pages. Et puis
chaque année il y a quelques nouveautés intéressantes
!
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5
- Pourquoi les parodies ne sont-elles pas diffusées en intégralité
comme sur d'autres sites ? |
Le site n'est pas conçu pour le téléchargement
des documents complets. Nous sommes opposés à cette pratique car la question du droit d'auteur reste trop complexe à cerner dans le domaine de la parodie. De plus, beaucoup d'auteurs ne souhaitent pas que leur parodies soient diffusées sans leur accord.
Malgré cela, les publications sauvages sont permanentes. Mais que peuvent-ils faire ? Imiter Moulinsart et porter plainte ? Impensable car si beaucoup sont dans la légalité d'autres ne le sont pas ! Alors ils baissent les bras et laissent faire.
D'autres comme Marco et Remi Lucas (ses parodies étaient pourtant vendues seulement
4 Euros!!) ont décidé d'arrêter purement et
simplement toute création de parodies sur Tintin.
Mais précisons que 70% des parodies sont dans le domaine public ! Beaucoup
ont été réalisées par des anonymes
il y a plusieurs années. Leur diffusion ne devrait donc pas poser de problème... sauf si les
ayants droit en décident autrement.
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6 - Comment et où se procurer des parodies ? |
Aujourd'hui
avec Internet et les ventes aux enchères rien de plus
facile ! Les meilleurs endroits sont sur Ebay.
Pour ma part je fouine dans les librairies et les stands des
festivals. Mais il faut surtout connaître quelques grands
collectionneurs.
Une autre manière consiste à faire systématiquement
les marchés aux puces. C'est efficace ! Chaque année
je ramasse plusieurs exemplaires. Même si ce sont des
doublons ! Il est très important d'avoir souvent plusieurs
exemplaires d'une même parodie. Car il ne faut pas oublier
ses amis collectionneurs ! Le troc est aussi une manière
d'obtenir des documents. Mais la règle essentielle est
d'agir sans esprit mercantile.
Les
spéculateurs et les recycleurs ne sont pas trop appréciés
des tintinophiles collectionneurs.
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7
- Comment se détermine la valeur ? |
Tout
d'abord, il faut rappeler que la vente d'ouvrages pirates ou illégaux
est interdite. Ce qui exclu un grand nombre de récits. Pour se
constituer une collection, les fans prennent donc des risques
en recherchant d'éventuels vendeurs. Certains préfèrent
le bon vieux troc... mais ce n'est pas toujours possible.
Avant Internet, les sources étaient limitées. Il
y avait le BDM et certains chanceux disposaient du catalogue de
l'exposition " Tintin et les faussaires ". Le meilleur moyen (et souvent unique !) consistait à
fouiner dans quelques librairies spécialisées ou
dans les marchés aux puces. Les prix étaient TRES
variables. Je me souviens avoir acheté aux puces d'un village
de la Drôme un " Tintin au
Salvador " 50 FF (7.5€) en 1989 ! Mais pour
obtenir un " Tintin au pays des
soviets " il fallait ouvrir un crédit à
la banque ! Internet a tout changé. Au début la
demande était plus importante que l'offre et il n'était
pas rare de voir des prix dépasser les 800 F(121€)
pour un petit " Tintin à
Hollywood ". Mais très vite la situation
s'est inversée. Plusieurs facteurs à cela. Il y
a avant tout la mise sur me marché de nombreuses parodies
qui dormaient dans des cartons. Les prix pratiqués dans
les enchères ont décidé de nombreux propriétaires
à revendre leurs livres. Mais beaucoup se sont fabriqués
une copie ou un fac-similé. Le recyclage est d'ailleurs
devenu un moyen très rentable. Devant ce succès
on a assisté rapidement aux rééditions. L'Alph-Art de Rodier est le plus bel exemple. Vendu dans les véritables
ventes aux enchères plus de 5000 FF (762€) il y a
4 ans, il a été vendu sur Ebay en 1998 pour
1500 FF(228€). Fin 1999 il est sur Ibazar (site d'enchères qui n'existe plus) au même
prix. Et puis un libraire Belge a décidé de le rééditer
à 250 FF (38€). Des petits malins ont acheté
quelques exemplaires pour vite les revendre sur Ibazar. Aujourd'hui, la demande a considérablement baissée sur la version noir et blanc. Mais la version couleur produit toujours un attrait important. Fin 2005, une version couleur a été vendue 479€ sur Ebay !
Les parodies s'échangent souvent autour de 30€ / 40€.
Mais c'est TRES variable. Et puis il faut être très
vigilant et savoir attendre lorsqu'il s'agit de documents édités
en grand nombre. Un exemple révélateur : les Tintin pirates chinois. Ils étaient proposés à 500
F (76€) en 2000 et les enchères sont montées
plus haut ! Aujourd'hui pour 20€ beaucoup de vendeurs ne
trouvent pas d'acheteurs.
Les critères sont divers : la rareté, l'histoire
du produit (son actualité, son passé), ses qualités
esthétiques (narratives et plastiques), sa singularité.
La dimension "livre interdit" fait flamber les prix
c'est le cas de deux ouvrages comme "Tintin au pays de
soviets" ou plus récemment les deux ouvrages "Tintin,
mon copain" et "Tintin et l'alcool".
Certains sont prêts à débourser des sommes
folles pour ces ouvrages interdits vraiment mauvais et diffamatoires.
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8
- Quelle est la meilleure parodie ou le meilleur auteur ? |
Difficile
d'être objectif mais pour beaucoup de collectionneurs il
y a un auteur " hors " catégorie. Il s'agit d'Exem. L'auteur des célèbres Zinzin. Il a une particularité
unique : ces uvres relèvent à la fois du pastiche
et de la parodie. Vraiment il dessine dans l'ombre d'Hergé ou de Bob de Moor. A côté de cela, il y a beaucoup de créateur de grand talent comme Yves Rodier, Alain Ribière, Le collectif Radock, etc....
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9
- Et qu'en est-il de cette fameuse année de 2053 ? |
Terrain
chaud ! Plusieurs personnes ont évoqué tant sur
Internet que dans la presse écrite une date butoir qui
annoncerait une fin plus ou moins radicale des droits actuels
de héritiers. L'uvre d'Hergé appartient
au domaine littéraire et à ce titre, elle devrait
tomber dans le domaine public 70 ans après la mort de son
auteur. C'est d'ailleurs ce que laisse entendre l'avocat Alain
Berenboom dans le numéro 40 du journal BoDoï.
A la remarque du journaliste" Vous
serez au chômage le 3 mars 2053, quand Tintin tombera dans
le domaine public
. ", A. Beremboom a répondu " Pas grave, je
défends aussi beaucoup d'auteurs vivants ".
La lecture des textes est indispensable. Sur le site gouvernemental
français Légifrance (www.legifrance.gouv.fr)
on peut obtenir le texte exact : " Durée
de la protection Article L123-1 (Loi n° 97-283 du 27 mars
1997 art. 5 Journal Officiel du 28 mars 1997 en vigueur le 1er
juillet 1995) L'auteur jouit, sa vie durant, du droit exclusif
d'exploiter son oeuvre sous quelque forme que ce soit et d'en
tirer un profit pécuniaire. Au décès de l'auteur,
ce droit persiste au bénéfice de ses ayants droit
pendant l'année civile en cours et les soixante-dix années
qui suivent "
Sur le site de " la Société des Gens de
Lettres " (www.sgdl.org) on trouve des commentaires complémentaires
: " La durée légale de
la Propriété Littéraire et Artistique en
France est, selon la loi du 27 mars 1997 venant transposer la
Directive Européenne n°93-98 du 29 octobre 1993, de
70 ans après la mort de l'auteur.
La législation française a prévu que les
auteurs dont les uvres ont été publiées
pendant des périodes des guerres bénéficient
d'une prolongation de leurs droits qui peut aller jusqu'à
14 ans et 274 jours supplémentaires.
Ces dispositions de prorogation de guerre n'ont été
abrogées ni par la Directive européenne, ni par
la loi de transposition française, au nom du respect des
droits acquis. Toutefois, notons qu'il peut y avoir des controverses
quant à leur application. Le Syndicat National de l'Edition
soutient que ces prolongations sont comprises dans la durée
de 70 ans. "
Et le droit
moral ?
Bon,
70 ans ou 84 ans ? Peu importe, un jour ou l'autre la question
sera définitivement réglée. En attendant Fanny Rodwell a parfaitement le droit de défendre
l'image de Tintin comme elle l'entend et de récolter
légitimement des revenus du patrimoine légué
par Hergé. Mais même après cette échéance
on ne pourra pas faire n'importe quoi ! Beaucoup semblent oublier
le " droit moral "
!
Le droit moral est lui perpétuel autrement dit inaliénable et incessible même si
l'uvre tombe dans le domaine public. Il y a 4 grands domaines
qui concernent le droit moral mais deux nous intéressent
plus particulièrement : " le
droit au respect de la paternité "
(maintenir le nom d'Hergé) et " le
droit au respect de l'uvre " (intégrité
formelle, dénigrement, etc
). On le voit, les futurs
héritiers de Fanny Rodwell auront toujours leur
mot à dire ! Mais la pression commerciale aura certainement
baissée.
Quant à la parodie et au pastiche, ces moyens d'expression
sont parfaitement légaux. Tout ne relève pas de
la contrefaçon, mais tout ne relève pas non plus
de la caricature ou de la parodie. Mais le point le plus délicat
concerne le pastiche. La loi précise que produire " à la manière de "
ne relève pas de la contrefaçon mais à ce
niveau il faut être TRES prudent car chaque cas mérite
un examen particulier et les juges peuvent donner raison à
l'ayant droit surtout si des questions financières ou de
non respect de l'uvre initiale sont soulevées. Il
y a eu récemment une décision de justice en faveur
de Jan Bucquoy à qui Moulinsart contestait
le droit de diffuser des parodies pornos de Tintin. Je
n'ai pas une grande estime pour ces récits d'adultes, mais
l'amuseur belge a gagné et ses récits sont parfaitement
légaux ! En attendant, la pression est forte contre d'autres
BD parodiques superbes et bien plus inoffensives ! Mais voilà,
tout le monde n'a pas les moyens d'entamer une bataille juridique
avec Moulinsart.
Et
le droit de citation ?
Il
est possible d'illustrer des commentaires comme des recherches,
des enquêtes ou des analyses par quelques images. Là
encore, un examen attentif de chaque cas permet de déterminer
les abus. En tout cas il doit y avoir des indications sur le copyright
: " © Moulinsart " ou " © Casterman ". C'est ce que j'ai fait sur
les principales pages. Mais en fait il y a peu de vignettes originales
sur le site puisque beaucoup de dessins qui illustrent mes analyses
n'ont pas été réalisées par Hergé.
Il faut veiller à mette de petits " © "
un peu partout. Je n'y pense pas toujours. Ce n'est pas évident
car beaucoup de récits sont anonymes ou réalisés
sous des pseudos exotiques ! La société Moulinsart précise qu'il faut faire normalement une demande d'utilisation
écrite pour illustrer des textes. Et puis il est exigé
d’utiliser des vignettes originales sans modification…
Le cas de la parodie bouleverse cette consigne.
Avec Internet, le contrôle est particulièrement difficile
étant donné le grand nombre de sites qui utilisent
des images de Tintin. Les webmasters ne font pas en général
cette demande car ils savent maintenant que Moulinsart tolère des utilisations limitées qui n'ont rien
à voir avec une destination commerciale et qui restent
dans "l'esprit Tintin". Ceux qui dépassent
cette "ligne rouge" (difficile à bien délimiter)
sont un jour ou l'autre priés de revoir leur copie ou d'effacer
leurs sites.
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